Himawari
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 Le froid et la lune [ Libre ]

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Hatsu Iwaki
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Hatsu Iwaki


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MessageSujet: Le froid et la lune [ Libre ]   Le froid et la lune [ Libre ] EmptyMer 4 Fév - 19:25

23h. Première chose qui frappe : le froid. Perçant. Traversant les vêtements, glaçant les os. Deuxième chose : La pleine lune. Elle perçait entre deux poutres, à travers la vitre de la porte, venant tout juste de retrouver toute son ampleur, et prête a la perdre la nuit suivant. Dans la gare, peu de lumières étaient allumées, et a elle seule, elle permettait à Hatsu de voir où elle mettait les pieds. En descendant du train, la jeune fille resserra sa mon blouson de cuir au niveau du col, essayant vainement d’abriter son cou du froid. Elle portait sur le dos un gros sac a dos, et tenait à la main la house de sa basse. Dans son sac, il n’y avait pas grand choses : quelques caleçons, un ou deux jeans troués, trois quatre t-shirts, des chaussettes, sa parka, un sac de couchage, et un peu de bouffe. Elle avait attaché l’étui de son couteau à sa ceinture, et son rat se promenait sur ses épaules, sa queue venant parfois se coller contre le visage de la jeune fille, qui, d’un geste posé, attrapait la bestiole pour le fourrer dans sa poche, avec un « Opiuuuum » désespéré. Elle avait arrêté d’espérer qu’il reste tranquillement sur son épaule. Il avait la bougeotte et n’arrêtait pas d’essayer d’investir ses manches. Elle l’avait acheté il y a 6 mois, alors qu’elle venait juste de recevoir sa paie pour un petit boulot. Elle avait craqué sur le rat gris qui, à l’époque, logeait dans sa main. Depuis, il avait bien grossit, se gavant des restes de sa maîtresse. Désormais, il devait se tasse pour loger dans la grande poche de la parka. Ayant mis le pied sur le quai, Hatsu remis correctement son sac sur son épaule, et s’avança vers la sortie de la gare. D’un pas rapide. A peine arrivée dehors, elle s’allumait déjà une clope, tirant dessus comme si sa vie en dépendait. Elle déposa son sac et sa basse par terre, s’assit sur le goudron. Son rat, malgré le froid, pointa son museau dehors, puis monta d’un saut jusqu’à l’épaule de son perchoir. Il devait sûrement avoir froid. Hatsu sortit de son sac une petite écharpe, que sa mère lui avait tricotée il y a un moment déjà. Lorsqu’elle vivait encore chez elle. Elle enroula le rat à l’intérieur, puis le serra contre elle, tout en tirant avidement sur sa clope.

Il était tard, mais il y avait encore quelques personnes qui passaient. Certains, bien habillés, couraient presque vers leur train, pour éviter de se faire attaquer sans doute. Les autres, a l’apparence plus agressive, regardaient la jeune fille de travers. Celle-ci, habituée à ce genre de regards, fit l’air de rien pour ne pas s’attirer d’ennuis. Un homme l’accosta.


-T’aurai pas une clope mec ?

Il n’avait pas l’air méchant, mais ce n’était pas non plus un enfant de cœur. Les clopes, c’est cher. Hatsu lui répondit que non, mais avec léger sourire, sans paraître agressive, mais sans avoir l’air d’avoir peur non plus. La banalité, c’est ce qui payait le mieux dans ce genre d’endroit. Il valait mieux jouer profil bas dans certaines situations, et ne pas chercher les problèmes. L’homme s’éloigna donc, et Hatsu se tassa contre le mur. Avec la nuit noire, le froid était de plus en plus perçant. Elle commença à grelotter. Elle ferma les yeux pour essayer de se reposer un peu. Il allait falloir qu’elle trouve un endroit pour dormir. Rare étaient les gens qui s’en prenaient à elle, mais il valait tout de même mieux éviter de s’éterniser ici. Elle s’étira. Alors qu’elle étendait les jambes, elle ressentit un choc violent contre son tibia, suivit d’un bruit de chute. Elle rouvrit les yeux pour les refermer immédiatement. Elle avait fait trébucher quelqu’un en s’étirant. Elle s’excusa.

-Excusez moi, je suis vraiment maladroit, je suis désolé …

Les problèmes n’allaient pas tarder à lui tomber dessus … Et cette fois-ci, elle avait peu de chance de s’en sortir avec un simple sourire …
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Dawn Simmons
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MessageSujet: Re: Le froid et la lune [ Libre ]   Le froid et la lune [ Libre ] EmptyMer 4 Fév - 23:25

Même pas minuit, et déjà fait. Un peu trop, d’ailleurs. On s’enfume la tête, le sang et le cœur. On écoute de la musique - de la vraie - sans se décrocher un seul mot, pas besoin, nos regards qui se croisent suffissent. Et puis on rentre mécaniquement dans un bus pour rejoindre sa bulle.

- Te perds pas en chemin, mec.
- Ta gueule.

Et je referme la porte, le laissant, lui, seul dans son appartement enfumé, et je suppose même pas ce qu’il pourrait faire, parce que je sais déjà qu’il va se masturber en regrettant de pas m’avoir baiser. Quel connard. Et moi je rôde dans la ville pendant une bonne heure. Je suis tellement défoncé que le froid ne m’atteint plus, et tant mieux. Mains dans les poches, blouson en cuir ouvert sur un tee-shirt bleu marine, jean troué, putain mes yeux bleus éclatés et moi, on a vraiment l’air de sales dépravés, non ? J’imagine bien. Et j’ai pas envie de rentrer chez moi, pas maintenant, c’est trop tôt. C’est un peu comme si la soirée venait de commencer. Alors je me laisse traîner par mes pas lourds. Ils m’emmènent là où bon leur semble, au vent, à la pluie, mais toujours vers la fraîcheur d’une nuit étoilée. Une cigarette au bord des lèvres habille mon vague sourire béat, et je me sens tellement bien.

Je parcours ainsi Kairaku, et jamais je ne m’arrête. Ca m’fait du bien de marcher un peu, ça détend. Je pense à n’importe quoi, comme n’importe qui. Et lorsque mon regard divague aux alentours, rien ne m’échappe, aucun détail ne fait impasse. J’adore cette sensation quand je suis défoncé. Ma vision est complètement différente, mes cinq sens sont développés et je ressens, je vois, je sens des choses que je n’avais jamais perçu auparavant. Ca m’avait manqué, cette putain de sensation agréable. On se prend pour Dieu, le maître du monde. On voit des têtes bizarres et des mots s’intriquer. Il y a des femmes qui passent dans la rue, toute plus lascives les unes que les autres, et j’ai tellement l’impression qu’elles m’aguichent, alors qu’il n’en est rien. Mais surtout, dans Kairaku, on croise surtout des crevards. Âme perdue de junkie, à la recherche d’un peu de cocaïne à sniffer alors qu’ils sont déjà dans un grand délire LSD. Mais que voulez-vous ? Ils se défoncent parce qu’ils sont malheureux. Le monde est trop merdique, et bordel oui, ils vivent dedans.

Enfin, j’arrive à la gare, et mes pas décident qu’il est temps de se poser. Pourquoi ici ? Vraiment aucune idée. La gare. Frontière entre Kairaku et Kerisu. A la limite du luxe et de l’insalubre. J’aime bien cet endroit. La grande horloge sonne les coups de onze heures. Déjà ? Bon sang j’ai eu l’impression d’avoir marché au moins deux heures...
Je m’arrête, puis me tourne vers un train sans doute sur le point de démarrer. J’ai toujours rêvé de ça. Prendre le train, sans rien, à la fraude, m’enfuir sur un coup de tête, un simple caprice ou une putain de lubie débile. Ne pas savoir où aller, et ne jamais s’arrêter, espérant que le contrôleur ne vienne pas. Parcourir les campagnes, les montagnes et d’autres paysages qu’on a pas l’habitude de voir, trop encré dans cette ville qui nous a vu grandir. Prendre le large et changer complètement de vie. Ca j’en ai rêvé. Et je l’ai presque fait. Pas tout à fait... Et puis, comme pris de nostalgie, je me mis à penser à tout ce que j’avais pu rater dans ma vie. Le grand bad, quoi.

Faut toujours que je pense à des trucs noirs quand je suis arraché. Alors pour me sortir ces idées morbides de la tête, je repense aux sourires des gens que j’ai connu, croisé. Le genre de sourires qui réchauffent le cœur et l’âme. Rien de plus chaleureux. Et puis à nouveau, je me laisse guider par mes pas qui me mène certainement vers un banc où je pourrais poser mes fesses et ma fatigue.
Seulement voilà. Il faut évidemment que je sois trop perché pour ne même pas voir ces foutus jambes étirées sur le goudron. Rien à dire, sans commentaires. Je m’étale comme une merde sur le sol. Mes mains et mes genoux sont les premiers à rencontrer méchamment l’asphalte. Et tout va trop vite. Pas le temps de comprendre, pas le temps d’avoir mal, trop arraché. J’entends un semblant d’excuses mais les mots sembles loin, très loin. Un vague grognement s’échappe de ma bouche, et je me relève en époussetant mes mains l’une contre l’autre.

- Ouais bon. On va faire comme si rien ne s’était passé. C’est pas grave, répondis-je en relevant la tête vers la personne qui avait provoqué cette foutue chute. Et bon dieu, si j’avais été plus défoncé que je ne le suis, j’aurais sûrement pris ce mec pour moi-même. Sans déconner, même couleur de cheveux, mêmes fringues, presque la même dégaine. Le regard est différent, mais au fond, il me ressemble vraiment pas mal. Mes yeux divaguent aussitôt sur la housse posée à côté. Une basse. Oh god, une basse. Le manche qui se dessine à travers la housse me donne cruellement envie de faire vibrer les cordes au son de Jimi Hendrix, pourquoi pas.

- Qu’est c’que tu fous ? demandais-je sans être agressif. En y réfléchissant, ma question était vraiment conne. Vraiment. Sac-à-dos, assis sur le banc, il devait attendre son train. Enfin, tu vas où ? ajoutais-je histoire de pas paraître trop con.
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Hatsu Iwaki
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Hatsu Iwaki


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MessageSujet: Re: Le froid et la lune [ Libre ]   Le froid et la lune [ Libre ] EmptyMer 4 Fév - 23:56

Chercher la merde n’était pas dans ses habitudes. Mais Hatsu savait jauger les gens. Et elle compris vite qu’elle avait frôlé le pire. Ce mec était défoncé, et incapable de quoi que ce soit. Hatsu se préparait à choper ses affaires et se casser, mais alors que son regard passait rapidement sur l’inconnu pour se porter sur ses affaires, il revint à son point de départ, fixant l’inconnu avec des yeux écarquillés. Elle devait être en train de dormir. C’est ça, elle avait trop dormi et elle rêvait. Première pensée : se jeter un seau d’eau sur la gueule. C’est efficace normalement. Quoi que, ça marche si c’est en rêve que tu le fais ? Avec un peu de chance, elle allait faire une de ses crises de somnambulisme et s’en balancer réellement un, et donc se réveiller. Mais est-ce qu’on a froid quand on rêve ? La plupart du temps on ressent pas grand-chose non ? Et puis, mis à part cet homme, il n’y avait rien de bizarre autour d’elle. Elle avait des pouvoirs surnaturels et pouvait se dédoubler ? Non elle le saurait déjà si c’était le cas. Elle mis du temps a accepter la réalité de ce qu’elle voyait. Il lui ressemblait comme deux gouttes d’eaux. Juste avec les yeux un peu plus rouges. Il avait à peu près la même couleur d’yeux qu’elle en plein été, même si ils tiraient un peu trop sur le rouge à son goût. Mais ça, ce n’était sûrement pas naturel. Ca faisait un moment que Hatsu avait arrêté les produits illicites. Après quelques abus, elle s’était nettement calmée. Un vague de nostalgie l’envahie, aussitôt chassée par des souvenirs plutôt désagréable, comme des réveils allongée sur un trottoir, en train de faire trempette dans le caniveau. Se mettre à nouveau dans cet état, non merci. Elle préférait écouter de la musique jusqu’à perdre la notion du temps, où jouer de la basse jusqu’à se faire saigner les doigts.

Elle dû rester un long moment à regarder l’inconnu avec un air ahuri, et elle se serait presque attendue à avoir un filet de bave coulant de la bouche. Elle n’avait plus envie de partir. De toute façon elle cherchait un endroit où dormir non ? Elle se leva donc avec son attitude posée qui donnait parfois l’impression qu’on avait appuyé sur la touche ralentie de la télécommande, puis attrapa la main du jeune homme et tira un grand coup pour l’aider à se lever. Le temps qu’elle se lève, la clope qu’elle avait posée à côté d’elle avait rendue l’âme et il ne restait plus que le filtre à fumer. Elle sortit donc son paquet, en mis une a sa bouche et en tendit une à l’inconnu.


- Je m’appelle Hatsu. Excuse moi, je ne regardais pas autour de moi.

La voix de Hatsu n’était pas typiquement féminine. Elle passait facilement pour une voix d’homme. Ce qui permettait souvent a la jeune fille de laisser les gens croire qu’elle était réellement un homme sans avoir à se forcer. Et puis l’abus de cigarette l’avait rendue un peu éraillée, ainsi que l’abus de chant. Où elle allait ? Hatsu faillit éclater de rire. Mais elle se contenta de répondre avec un petit sourire énigmatique

- Je vais où le vent me mène

Et puis, après avoir laissé passé un instant, elle lui offrit un sourire plus franc.

- Nan plus sérieusement, je pars pas, j’arrive. Et quand à savoir où je vais, je n’en ai strictement aucune idée !

Elle s’assit sur son sac de rando. Il n’y avait rien de fragile dedans. Mais il y eut pourtant un bruit sous ses fesses. Comme lorsqu’on marche sur un céréale. Accompagné d’un bruit de papier. La jeune fille se releva précipitamment, ouvrit son sac et en sortit un paquet de gateaux. En miette. Un homme le lui avait donné à la gare de la dernière ville où elle s’était arrétée. Et elle n’avait rien d’autre manger. Avant qu’elle n’ait eut le temps de réagir, le contenu du paquet déchiré s’étala sur le sol. Opium se précipita sur la nourriture, grignotant les morceaux les plus gros.

- Eh M*rde …
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Dawn Simmons
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MessageSujet: Re: Le froid et la lune [ Libre ]   Le froid et la lune [ Libre ] EmptyMar 10 Fév - 22:37

En le voyant me fixer de la même façon que j’aurais pu le faire si je n’avais pas détourné les yeux vers sa housse de basse, je compris qu’il pensait exactement la même chose que moi. Et je ne pouvais pas m’empêcher de rester encore sur le cul, à la vue de cette foutue ressemblance. Le même visage taillé en ovale, un peu les mêmes paires d’opales et les mêmes lèvres, fines et joliment dessinées en dessous du nez, vaguement recourbé pour lui. Ce même teint un peu blafard.

Et puis, alors que je lui demandais ce qu’il foutait là, ou plutôt où il allait comme ça, avec son sac à dos et sa basse, il sortit un paquet de cigarettes de sa poche et en accrocha une à ses lèvres. Je pris celle qu’il me proposait, sans même penser une seule seconde au paquet que j’avais moi aussi dans ma poche. Bôh, tant qu’on me propose, pourquoi refuser ? Et puis finalement, il se présenta à moi. Hatsu, disait-il, profitant de la situation pour s’excuser. Et c’est à ce moment précis que j’eus un certain doute vis-à-vis de sa véritable identité. A première vue, j’aurais vraiment dis que c’était un garçon, mais à bien y réfléchir, le son de sa voix m’amenait à m’interroger sur la question. Et puis en l’observant plus attentivement, son visage n’était pas non plus très masculin. Il aurait très bien pu être efféminé, certes, mais j’avais tout de même le sentiment de me tromper sur toute la ligne. Mais lui demander directement si il était vraiment ce que je pensais aurait été déplacé, alors sans laisser le doute paraître, je fis comme si de rien n’était. Comme si il ne pouvait y avoir aucun doute à ce sujet-là.

- C’est pas grave je t’ai dis. Moi c’est Dawn, répondis-je tout en allumant la clope qui pendait au bord de mes lèvres, comme inerte. Et après avoir tiré une longue bouffée, je rajoutais qu’il(elle ?) pouvait m’appeler Dany.

A ma première question, Hatsu répondit qu’il(elle ?) allait là où le vent la portait. Belle devise, pensais-je. Mais ce n’était pas son véritable chemin. Son sourire se fit franc et il ajouta qu’en réalité, il venait juste d’arriver. Ce n’est pas tous les jours que je croise des nouveaux arrivants !

- Eh bien je te souhaite la bienvenue à Himawari ! m’exclamais-je en écartant les bras comme si la ville d’Himawari ne se résumait qu’à cette simple gare un peu moisie, un peu luxueuse. Mais après tout, cette gare n’était pas finalement le vrai symbole de la ville ? Partageait entre la misère et la beauté, la saleté des immondices qui jonchent les trottoirs et le parfum splendide des cerisiers japonais qui embaume les rues. Un mélange de truand et de légèreté. Oui, au fond c’était plutôt ça. Et sans vraiment m’en rendre compte, je me mis à repenser à ma propre arrivée ici. Pareil. Le sac à dos randonnée qui pesait trois tonnes, la housse de basse accrochée à une épaule, et celle de la guitare à l’autre. Un chapeau sur la tête, une clope au bec, et peut-être même ce vieux jean troué qui ne me quitte pas depuis mes années lycée. Un air ravi paumé sur les lèvres, et un regard large, content d’être enfin arriver. Avec ma dégaine de vieux clochard. Pourtant j’avais bien un paquet de thunes sur moi.

Et puis un craquement croquant me fit revenir à la réalité. Une réalité bien ancrée dans cette petite ville où j’avais creusé mon nid douillet et entamé une nouvelle vie qui reprendrait peut-être racines ailleurs, un autre jour, qui sait ?

Hatsu s’était assis sur son sac de voyage et il semblait avoir écrasé un paquet de gâteau en posant ses fesses pourtant pas énormes. Faut dire, un gâteau s’est fragile. Enfin bon, on s’en fou, je suppose. Mon nouvel interlocuteur se leva aussitôt, et en sortit - comme je m’en doutais - un paquet de gâteau aplati, dont le contenu était réduit en miette. Elle lâcha un juron alors que son rat - que je venais de remarquer - se précipita sur les petits morceaux pour les grignoter avec voracité. Et je ne pus m’empêcher de sourire à la vue de ces moustaches qui gigotaient au moindre mouvement de mâchoire rapide. C’était amusant.... pas que les gâteaux soient écrasés, non, aucun malentendu ! ce n’étaient que les moustaches qui me faisait rire.

- Sinon, tu sais où aller ? demandais-je une fois que la fumée qui quittait mes lèvres se soit entièrement évaporé pour que mon regard s’en détache. Décider à lui taper la causette, je vins m’asseoir à l’endroit même où il s’était déjà assis, tirant une nouvelle bouffée sur ma clope qui ne faisait que faire remonter les effets de ma défonce. Pauvre cerveau, pensais-je. Si t’as pas d’argent, je connais des endroits sympa, enfin, si on veut, où passer la nuit, ajoutais-je en fixant le rat qui n’en finissait pas de s’empiffrer. Tain, il va exploser ton rat à manger tout ça... que je m’exclame en pointant du doigt l’animal. En plus il mange comme un porc, ajoutais-je en rigolant. J’avais pas pu m’en empêcher.
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Hatsu Iwaki
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MessageSujet: Re: Le froid et la lune [ Libre ]   Le froid et la lune [ Libre ] EmptyMer 11 Fév - 15:45

Dawn. Dany. Elle Opta pour Dawn. Elle trouvait que Dany ne collait pas avec l’image qu’il dégageait. Dawn, c’était un prénom avec une sonorité plus chaude, plus posée, alors Dany, c’était trop franc, trop froid, pour aller à ce jeune homme. Il dégageait ce genre d’aura indescriptible, celle qui vous donne envie d’être vous-même, de vous laisser aller. L’odeur discrète et chaleureuse de la drogue ayant imprégné ses vêtements s’accordait à la perfection à cette aura. Pourquoi cette odeur la fascinait-elle tant ? Elle n’avait jamais été accro, et aujourd’hui, elle ne fumait plus. Et pourtant … Cette odeur venait flatter ses narines, la faisant presque frissonner de bonheur. Certaines odeurs vous transportent parfois, parce qu’elle réveillent en vous des souvenirs. Mais pour cette odeur-ci, ce n’était pas un souvenir qui revenait à la surface. Plutôt une vague d’émotions. Depuis toujours, même avant qu’elle tire sur son premier pétard, elle enfouissait déjà son petit nez froid dans le cou de son frère lorsqu’il rentrait tard le soir, cette odeur lui collant à la peau. Il lui était même arrivé de lui voler son manteau et de s’y blottir, juste pour le plaisir de sentir cette odeur tout le long de la nuit. L’émotion qui la traversait n’était pas descriptible. C’était le genre d’émotion qui vous fait partir lorsque certaines musiques résonnent dans la pièce. Aussitôt que cette odeur vint lui chatouiller le nez, Hatsu se détendit. Elle ferma un instant les yeux, le temps d’un frisson.

Elle avait à peine rouvert les yeux, que déjà le jeune homme lui souhaitait la bienvenue. Hatsu avait traversé pas mal de villes japonaises depuis qu’elle avait quitté le foyer parental. Mais aucune ne l’avait frappée à ce point. Ici, la ville elle-même semblait paradoxale. Des éléments de tout horizons venaient se heurter en ce lieu. Le tiraillement entre pauvreté et luxe lui rappelait le déchirement qui avait lieu en elle-même entre virilité et féminité. Même si, désormais, la virilité avait légèrement pris le dessus, surtout au niveau de son comportement. Le jeune homme leva les bras pour lui présenter le lieu. Cela étira ses lèvres en un petit sourire. Ce jeune homme l’intriguait. Sans parvenir à dire pourquoi. Alors qu’Opium se précipitait sur son précieux trésor, le jeune homme sembla amusé par le comportement de la bestiole. C’est comme ça que Hatsu appelait Opium, la plupart du temps. La bestiole ou la chose. Ca dépendait de l’humeur. Et de la connerie qu’il avait faite. Posant, son pied par terre devant le rat qui s’acharnait toujours sur son gâteau, Hatsu siffla. Un petit sifflement discret. Le rat releva la tête, regarda sa maîtresse, pour ensuite grimper le long de sa jambe, un bout de gâteau coincé entre ses deux longues dents.


- Lui et moi on est pareil. Quand on a une occasion de grailler, on ne la rate pas ! De toute façon il est déjà obèse.

Elle attrapa le rongeur qui s’était réfugié sur son épaule, et, le tenant dans sa main, elle le présenta à Dawn.

- Je te présente Opium. Ou casse-cou*lle, comme tu préfère. Si tu a l’occasion de passer une nuit dans la même pièce que lui, tu va vite opter pour le deuxième tu verra.

Un rat ne faisant jamais de nuit complète, il passait la nuit à aller et venir, grignotant un peu tout ce qu’il trouvait, et venant chatouiller les dessous de pied des dormeurs. Hatsu avait vite appris à dormir malgré la présence de la bestiole, mais certains avaient parfois du mal. Au grand soulagement de Hatsu, il lui demanda si elle savait où aller. D’habitude, elle devait batailler pour trouver un endroit où dormir, et il lui arrivait souvent de dormir dehors les 3 ou 4 premiers jours. Ensuite, elle se trouvait un mec ou une fille chez qui passer la nuit. Avant de repartir dès que la personne la soulait. La dernière fois par exemple, elle avait tenu 3 jour chez la jeune fille qui l’avait hébergé. Elles avaient échangé un baiser, et l’autre parlait déjà d’habiter ensemble. Alors qu’elle ne savait même pas que ce n’était pas un véritable homme qu’elle avait en face d’elle. Mais bon, elle avait été suffisamment gentille pour lui payer la bouffe en échange d’un petit coup de main pour repeindre son appart. Une fois le travail fini, Hatsu s’était taillée. La proposition de lui trouver un endroit où pioter dès le premier soir réchauffa donc le cœur de Hatsu.

- Ce serait avec plaisir ! Je comptais me trouver une ruelle où pioncer, mais ça risque de ne pas être très confortable !

Il allait falloir qu’elle se trouve un endroit où bosser et vite, histoire de se faire un peu de tune. Elle avait tout dépensé en se faisant choper à frauder dans le train. Elle était à sec, et elle avait faim. Depuis qu’elle était partie de chez la jeune fille, elle n’avait pas pu prendre une seule douche. Et cela faisait à peu près une semaine. Hatsu n’avait jamais sentit très fort, mais l’odeur n’était pas agréable tout de même. Elle demanda donc avec un sourire d’excuse :

- Dis moi, il y aurait moyen que je prenne une douche quelque part ?

Elle n’avait qu’une envie : une bonne douche, se changer et se boire une bière.
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